Garçon ou fille ?

Publié le par AMAB

On sait qu’en conditions naturelles, il naît un peu plus de garçons que de filles. La différence relative est faible, mais peut prendre de l’importance, rapportée à la taille de la population d’un pays. On sait toutefois aussi que la proportion s’inverse au cours de la vie et que, dans les pays industrialisés au moins, la tranche d’âge des aînés – 60 ans et plus – concerne bien plus de femmes que d’hommes…

Qu’en est-il des conditions « non naturelles » et en particulier des conceptions assistées de la médecine? Le sujet est débattu depuis longtemps et doit s’accommoder de variables multiples qui tiennent aux personnes elles-mêmes, à leur âge, à leur occupation professionnelle, à la technique de PMA mise en œuvre et au recours – ou non – à une stimulation ovarienne chez l’épouse. Les résultats belges de PMA permettent de se faire une petite idée sur la question. Si on se réfère aux valeurs rapportées pour les inséminations intra-utérines (IIU), on constate qu’il naît toujours davantage de garçons que de filles, les proportions respectives étant 48.7 et 47.8% (le sexe n’a pas été communiqué pour 3.5% des enfants conçus). En revanche, si on se réfère cette fois aux résultats de la fécondation in vitro (avec et sans insémination assistée) la proportion s’inverse, puisqu’on note la naissance de 48.5% de garçons mais 49.8% de filles (1.72% de résultat inconnu). Sans doute le dopage hormonal préalable a la ponction d’ovules y est-il pour quelque chose. Mais la proportion devient nettement plus inversée encore lorsqu’il s’agit des enfants issus d’embryons préalablement congelés; dans leur cas, on note la naissance de 45.4% de garçons et de 52.6% de filles (2.1% de résultats inconnus).

Il n’y a bien entendu pas matière à exiger ou à refuser une technique au titre qu’elle permet la naissance de plus de garçons que de filles, y compris dans les pays où un garçon – garant de la transmission du nom – est préféré: les valeurs restent finalement assez proches du 50 – 50.

Il n’empêche qu’une modification est induite. Quand on sait que 6 à 10% environ des enfants nés aujourd’hui dans les pays industrialisés sont issus des PMA et que la tendance risque peu de s’inverser, il y aura peut-être une problématique spécifique à appréhender dans le futur.


Source : Report of the College of Physicians for Assisted reproduction Therapy. Belgium 2007. Report of January 29, 2010 (FIV) and November 20, 2009 (non-FIV)

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